Attractivité, emploi et jeunesse : la filière laitière se mobilise le Cniel signe un partenariat avec Léo Lagrange
Mardi 25 février 2020, au Salon International de l’Agriculture à Paris, s'est déroulée une table ronde « Attractivité, emploi et jeunesse : la filière laitière se mobilise ».
À l’issue des échanges, le Cniel, l’interprofession laitière, a signé un partenariat avec la Fédération Léo Lagrange[1], association d'éducation populaire à but non lucratif, pour contribuer ensemble à sensibiliser les périscolaires par des rencontres avec des acteurs de la filière dans les fermes ou les entreprises de transformation laitière. Elle permettra d’
- optimiser la visibilité des actions éducatives en direction des enfants, des adolescents et des jeunes adultes,
- sensibiliser les enfants, les collégiens et les lycéens ainsi que les jeunes en recherche d’emplois aux métiers de la filière laitière (de l’élevage à la transformation en passant par la commercialisation),
- construire des dispositifs de préparation à l’emploi pour d’éventuels candidats.
« À travers ce partenariat avec la Fédération Léo Lagrange, nous souhaitons donner une plus grande visibilité et attractivité à nos différents métiers. La filière se mobilise, l’enjeu est fort. Il est primordial de recevoir l’adhésion des jeunes et des enseignants. » Caroline Le Poultier, directrice générale du Cniel, filière laitière française.
Des partenariats qui permettent d’informer sur les métiers du lait
L’an dernier, l’interprofession laitière a signé une convention de partenariat sur 3 ans avec l’ONISEP pour développer des actions d’information autour des métiers du lait. Plusieurs actions ont déjà été mises en place :
- Une brochure pédagogique sur les métiers de l’élevage et de la transformation laitière, disponible dès la rentrée 2020/2021,
- Le renouvellement du concours « le lait du futur » à destination des élèves de collèges et de lycées professionnels,
- La participation à des forums des métiers ou à des salons de l’orientation. Comme par exemple le Mondial des métiers à Lyon, début février, qui a permis de sensibiliser près de 130 000 visiteurs sur les différents métiers de la transformation laitière, leur diversité et leur importance avec l’implantation d’un atelier de fabrication de yaourts.
«Comme le démontrent les résultats de l’étude IFOP, les métiers du lait souffrent, comme d’autres secteurs d’un manque d’attractivité auprès des 15-25 ans. Notre secteur est souvent méconnu et les jeunes expriment clairement de la méconnaissance à son sujet. Pourtant nous proposons plus de 60 métiers différents et qui correspondent aux aspirations exprimées telles que la recherche de métier ayant du sens.» assure Caroline Le Poultier.
Signature de la convention entre le Cniel et la Fédération Léo Lagrange.
De gauche à droite : Damien Lacombe, Président de la Coopération Laitière, Thierry Roquefeuil, Président du Cniel,
Yann Lasnier, Directeur de la Fédération Léo Langrange, Jehan Moreau, Directeur de la FNIL
Métiers du lait et formation, en manque de notoriété
Selon l’étude IFOP réalisée pour le Cniel en juillet 2019[2], les jeunes Français sont ainsi seulement 1 sur 10 à connaître les métiers de l'industrie laitière (16%) ou de l'élevage (13%). Toutefois, deux tiers des 15-25 ans ont une bonne image des métiers de l'élevage laitier et de l'industrie laitière, car ils ont du sens. Outre les conditions de travail, le niveau de rémunération ou encore les possibilités d’évolution qui inquiètent les jeunes, ces emplois permettent d’exercer un métier manuel, de transmettre un savoir-faire et de produire une alimentation à forte valeur patrimoniale dans des entreprises à taille humaine. La réputation des entreprises, le niveau d’autonomie, l’impact sociétal et l’utilité sociale de leur futur travail sont des critères importants dans l’orientation des jeunes qui peuvent croiser l’offre du secteur laitier.
Malgré ses atouts, les formations suscitent peu de vocations par manque de notoriété. À peine plus d'un jeune sur dix a entendu parler des formations menant à l'élevage laitier (12%) ou à l'industrie laitière (13%). Les lycées d'enseignement général, technologique et professionnel sont les formations menant à l'élevage laitier (68%) et aux métiers de l’industrie laitière, les plus connues. Les écoles nationales de l'industrie laitière (ENIL) pâtissent en revanche d'une faible notoriété (17%).
60 métiers défiés par le renouvellement des générations
La France compte près de 54 000 fermes laitières, réparties sur l’ensemble des territoires qui font vivre économiquement et socialement les campagnes françaises : écoles, commerces...
D’ici 5 ans, 1 litre de lait sur 2 sera produit par une nouvelle génération d’éleveurs. Aujourd’hui 42% des éleveurs laitiers ont plus de 50 ans. Les fermes laitières françaises connaissent une mutation sociale sans précédent. En quelques décennies, l’agriculture française a été profondément transformée avec une nouvelle génération d’agriculteurs dont les compétences et les façons de travailler ne sont plus les mêmes.
Avec 760 sites de production répartis partout en France, au plus près des fermes, l’industrie laitière totalise 60 000 emplois. 85% de ces salariés habitent dans des communes de moins de 15 000 habitants. La filière recrute. Chaque année, chez les industriels et coopératives laitières, 3 000 personnes sont recrutées en CDI. Pourtant, certaines annonces peinent à trouver des candidats 15% de ces annonces en CDI ne sont pas pourvues et il faut compter en moyenne 12 mois pour recruter un nouveau collaborateur. 83% des entreprises laitières interrogées rencontrent des difficultés dans leurs recrutements et regrettent un manque de candidature.
Parmi les 60 métiers que compte la filière, certains sont particulièrement en tension : conducteur de machine (niveau Bac pro), technicien de maintenance (BTS), conducteur de ligne (BTS), pilote d’installation automatisée (BTS), encadrant opérationnel laitier, chauffeur collecteur…
- La Fédération Léo Lagrange intervient dans la formation professionnelle et accompagne les acteurs publics dans la mise en place de politiques éducatives, socioculturelles et d'insertion.
- L’étude a été réalisée sur un échantillon de 1601 jeunes de 15 à 25 ans, représentatif de la population.